jeudi 5 juin 2014

Visite du jardin "Le Clos St-Gilles"

Un jardin sous la garde du Mont St Michel

Nous sortons du paradis des Trottin par un chemin creux bordé de marguerites. Quelques kilomètres plus loin, la caravane des Piqués s’arrête au Clos St Gilles à Ardevon. Joëlle et Gilles de Champs ont créé là ce qui est plus qu’un jardin : Un projet de vie. 11 000 m2, une léproserie de 1601 sur le chemin du Mont, voici les conditions originales d’une reconversion réussie associant jardin de charme et chambres d’hôtes, patrimoine et bon goût.



Pique-nique à l’ombre ou au soleil, larges fauteuils ou chaises romantiques ou simplement murets fleuris, tous les choix sont offerts pour le confort ; frais rosé et douceurs sucrées ont fait le bonheur partagé de la vie en rose(s).





























Mais il faut se remettre aux choses sérieuses. Sous la houlette d’un couple enthousiaste, les 27 Piqués entament la visite du jardin. 



La première extase devant le rouge Hermés des Knautia et le rosier « Jeanne », création des Trottin n’est qu’un début des découvertes. Joëlle et Gilles nous apprennent un peu de l’histoire qui est toujours à l’origine d’un jardin privé. Ils ont fait en 2007 le pari de revenir de leurs vacances avec un plan précis de leur jardin. Ce qui fut fait pour planter les premiers arbres. Le vent méchant a eu beau en abattre pour montrer qu’il était le seigneur de ces lieux, les jardiniers ne se sont pas découragés. C’est donc un jardin de sept ans qui, ailleurs, serait un jeune jardin. Mais le Clos St Gilles affiche un air de maturité qui doit beaucoup à la très rigoureuse structuration de l’espace. Les haies de charmes d’où émergent les houppiers taillés en boule, le jeu subtil des tailles géométriques des ifs, les entrelacs de buis, les allées de bouleaux et de cornouillers ou corètes alternés lui donnent un petit air de jardin classique qui, cependant, ne se prendrait pas au sérieux.  Car ce jardin discipliné par ses allées au tracé rigoureux ménage bien des surprises.


































































La visite des parterres lance la discussion entre les partisans et les adversaires des couvre-sol. Un dicton est même lancé : « un jour dans la main, dans ton lit pour la vie ! »  Malgré cela, Gilles, très généreux, ne cesse de remplir les mains de boutures et de plants. Et jusqu’au bout, le mystère du géranium Orion ou Roxane restera insondable.

On visite successivement la roseraie, le jardin des graminées dont le blé bleu surprend tout le monde.  Il reste encore des espaces en réserve et, pour dominer les cultures alentour, Joëlle et Gilles ont construit un belvédère qui permet de voir le Mont St Michel dans sa splendeur. C’est le seul rappel du prestige de l’endroit où grandit ce jardin secret qui se musse dans un petit creux insoupçonnable.



Le doré et fluide sorbier buissonnant ou le sambucus nigra pourpre arrêtent tout le monde pour un long moment avec les explications passionnées de Joëlle, lyrique et poète quand elle évoque le vert émeraude de son Clerodendrum trichotonum, bijou du jardin. 
Enfin, pourquoi ce potager en rond ? « Parce qu’un potager peut être beau », nous répond Gilles.

La visite se termine dans la cour de la léproserie, à l’ombre fraîche devant un « petit bonheur » auquel tous les Piqués rendent hommage en appréciant le délicieux jus de pomme offert par nos hôtes. Rafraichissement bienvenu car un chaud soleil était de la partie tout au long de cette journée et les Piqués ont pu se séparer heureux mais avec peine, et du lieu et d’eux-mêmes. Mais leurs piquantes 
aventures continuent.



   Geneviève et Patrick Le Louarn  Photo : le groupe
            

Jeannine, Martine et Joëlle sur fond de "Petit Bonheur"



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